Pourquoi la modification de la loi de 1905 n’est pas pertinente ?

L’exécutif agite le chiffon rouge de l’islamisme pour favoriser le retour des églises dans la vie de la République. Les raisons et les moyens évoqués ne relèvent pas de la loi du 9 décembre 1905 dite de séparation des églises et de l’état. Ce ne sont là que des faux-nez. Et le projet de modification de la loi de 1905 ne semble avoir pour objectif que d’ouvrir la voie vers un nouveau concordat.

Tout le monde n’est peut-être pas pointu dans le domaine, j’apporte donc quelques éléments de réflexion en décortiquant posément les différents éléments, les propositions portées à notre connaissance, et en exposant quelques pistes pour améliorer notre société.

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‘Es geschah im November’ – Kani Alavi. Photo prise sur le mur de Berlin, symbole de la fracture d’une nation.

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Je t’aime Papa

Fils face à la mer

Petite flamme vacillante entre la terre, la mer et le ciel.

Papa était fils de paysans, ces sculpteurs de paysages, façonnant nos bocages, nos plaines, nos vertes collines. Papa avait sublimé cela en passion de l’aménagement du territoire, de l’urbanisme, et de l’écologie. Il en a fait son sacerdoce, apportant sa pierre à l’édifice humain.

Papa avait cet attachement profond à la campagne, à la terre.
La terre est le solide, la rectitude -dans les sillons-, le cadre -des prés-, la patience -imposée par la nature-, c’est le concret. Et Papa était tout cela à la fois, le solide, la rectitude, le cadre, la patience et le concret.

Papa avait cette sagesse de barbu dans la recherche permanente de l’instruction. Toujours à étudier un élément sociétal ou à compulser des documents techniques.
Il avait cette force du bûcheron, magnifiée en force de la détermination et de l’engagement.
Il avait cet amour de la beauté du geste, les choses bien faites, parfaitement finies, peaufinées.

Pour offrir un autre éclairage, j’associerais Papa symboliquement à la Semeuse de nos pièces.
Au revers de nos francs étaient les lauriers, à l’opposé des attentes de Papa, tout le contraire de ses aspirations.
A l’avers figure la Semeuse, symbole de la République, du travail, de la terre, des graines plantées pour l’avenir.
Cette Semeuse maintenant européenne est la quintessence des symboles et valeurs chers à Papa.

Cette conviction en la République, cette glorification du travail, cette préoccupation des générations futures, ont été pour lui les moteurs infatigables de son inlassable effort de transmission auprès de ces 3 enfants. Un apprentissage dont la clef de voûte pourrait se résumer par le trio :
Bien penser, bien dire, bien faire.

Et il a bien oeuvré, nous sommes tous les trois, tout autant exigeants, travaillant constament à notre amélioration.
Aujourd’hui nous sommes bien outillés, préparés pour l’avenir.

Je t’aime Papa.

Discours prononcé le samedi 3 mars 2018 au crématorium de Caen

En quoi le revenu universel nous interroge-t-il sur notre relation au travail ?

D’emblée, je me permets de préciser que je fais la distinction entre le travail et l’emploi, entre le revenu, la rétribution et le salaire. Et j’ouvrirai des petites parenthèses pour des mises en relief.

Cet article s’articulera en 3 parties pour aborder la notion de travail, emploi, rétribution puis celle de revenu, en particulier universel, pour enfin s’intéresser à la question qui nous est posée. Ce sommaire de prétentieux compense la précipitation de la rédaction entre énumération et style télégraphique.

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Quels principes devrait adopter une taxe sur les robots pour assurer son équité ?

Enfant, je lisais tous ces magazines projetant l’an 2000 comme un monde de robots et d’automatisation. Un monde où l’on claque des mains pour allumer la lumière. Un monde où l’on interpelle un ordinateur pour qu’il nous annonce la météo ou la dernière découverte. Un monde où la vision-conférence est utilisée par les familles éloignées. Un monde où on lit sa correspondance sur sa montre. Un monde où les voitures n’ont plus de conducteur et volent entre les gratte-ciels.
Aujourd’hui, si le vol domestique n’est que balbutiant [1], tout le reste est déjà notre actualité. Et même si cela fait presque 40 ans que l’on projette ce monde-là, beaucoup semblent surpris qu’il en soit de nos jours ainsi.

Et certains politiques de brandir l’invasion des robots tueurs d’emplois. De constater que notre fiscalité est démunie lorsqu’un travail salarié est remplacé par un robot. Certains dont Bill Gates, lancent l’idée d’une taxe sur les robots. L’idée de remplir les caisses voire de palier le manque d’emplois par une telle taxe pourrait paraître comme une bonne adaptation.
Néanmoins on pourrait craindre qu’elle accélère la délocalisation des dernières chaînes de montage, que nos serveurs informatiques soient un peu plus dans le cloud, et beaucoup moins en France, voire qu’elle provoque le déménagement des secteurs innovants et des nouvelles technologies, vers des fiscalités plus clémentes.

Pour éviter une telle fuite, un des facteurs est l’équité. Si une taxe ou un impôt semble juste et équitable, il est toléré, accepté voire réclamé (« il ne faut pas exagérer » me dit-on dans l’oreillette droite). C’est pourquoi je me pose la question : Quels principes devrait adopter une taxe sur les robots pour assurer son équité ?

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Logiciel libre modèle du nouveau travail

C’est à l’INA que j’ai compris ce qu’était vraiment le travail, et comme ce qui reste à venir, et dans un nouveau monde industriel à venir. J’y ai collaboré avec des ingénieurs et développeurs qui travaillaient en logiciel libre, et j’ai découvert là une conception du travail tout à fait différente de ce qu’on enseignait dans les écoles, et à mes yeux proprement révolutionnaire – c’est-à-dire faisant apparaître comme caduque et donc révolue la conception dominante. Je n’ai pas été convaincu immédiatement : il m’a fallu quelques mois et quelques voyages, notamment à Berlin, pour forger ma conviction que le logiciel libre correspondait à un modèle économique non seulement viable, non seulement durable, mais extraordinairement gratifiant pour ceux qui le pratiquaient et qui, bien qu’il s’agisse d’un travail industriel, et parce qu’il est fondé par le développement et le partage des responsabilités et des capacités, ne conduisait pas à la prolétarisation, mais tout au contraire, installait la déprolétarisation au coeur d’une nouvelle logique économique fondée sur la valorisation et le partage des savoirs.

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L’emploi est mort, vive le travail ! Bernard Steigler, entretien avec Ariel Kyrou. Mille et une nuits

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