Perdu sur la hauteur d’une colline castillane, un bel arbre solitaire s’épanouissait paisiblement. Il avait vécu, connu quelques histoires. Son tronc été marqué de coups de canif, des cœurs y furent gravés par le passé.
Il étendait ses branches dans un lent étirement comme pour sortir d’un trop long sommeil. Offrant refuge aux oiseaux de passage, son feuillage ombrageait une grosse pierre qui caressait ses racines.
Une corneille y avait pris ses habitudes.
Les journées s’égrainaient tranquillement. Parfois, il s’égayait du chant des oiseaux sur l’air du temps.
De mémoire de corneille, on n’avait encore jamais connu de telle journée. Elle avait pourtant l’allure calme et chaude de toutes les autres, enveloppant la colline de sa torpeur de chaleur étouffante.
De son pas lent, la journée était bien avancée.