Photographe à ses heures perdues… drôle d’expression ! Comme si je pouvais perdre l’heure. Je peux perdre la notion du temps, mais pas l’heure. Ou alors il faut qu’on me montre, qu’on m’aiguille. Comment perdre l’heure quand elle n’est pas tangible ? Vous connaissez la musique : dans une certaine mesure ce n’est pas une clef que l’on perd au sol. Pourtant, telle l’Eure, l’heure s’écoule. Et si je ne peux perdre l’heure, je peux vous la donner !
Photographe à ses heures perdues, certes, mais photographier n’est pas une activité où l’on perd son temps. Au contraire ! On fige le temps. Techniquement une tranche de temps, en fonction de la vitesse. Concrètement, je règle la vitesse et reste immobile. Surtout ne pas bouger pendant un temps. Le concept est de figer un instant de tout être, de toute chose. La mouche peut me piquer de figer un taon.
Photographe à ses heures perdues fut à la relecture, l’effet déclencheur de cet objectif : aligner les jeux de mots autant que les jeux de lentilles. Cette optique peut paraître cliché, mais ce fut comme un flash. Je tenais là une ouverture, et après quelques réglages, l’idée s’est développée avec en ligne de mire l’envie de me chambrer, de me mettre en boite, beaucoup plus que d’impressionner.
Photographe à ses heures perdues…