Si j’étais ministre du développement durable

Le 6 février dernier, le ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie présentait son plan d’urgence pour la qualité de l’air. Trois des 5 priorités exposés concernent les moyens de locomotion. Covoiturages, véhicules électriques, les transports en commun, les vélos, les patins à roulettes, et j’en passe, sont bien présents dans cette étude. Mais s’il est effleuré, l’aspect le plus important n’est pas abordé : pourquoi nous déplaçons-nous ?

L’essentiel de nos trajets sont pour gagner ou quitter nos lieux de travail. Certes les mesures 21 et 26 l’abordent mais n’apportent aucune réponse satisfaisante. La première est un tel pipeau technocratique qu’elle éclipse la seconde qui pourrait être pragmatique si ce n’était un embryon qui se soldera par un laïus proche de la première.

Mesure n°21 : Accélérer la mise en place des plans de déplacement d’entreprises, interentreprises, administrations, universitaires avec des contenus plus précis et plus ambitieux, dont la mise en place d’actions renforcées en cas d’épisode de pollution. (…) L’information des salariés a une place importante à jouer dans le changement modal des trajets domicile-travail. C’est pourquoi les AOMD et les entreprises sont invitées à mettre à disposition des salariés les interfaces leur permettant un accès aisé aux meilleures solutions de mobilité.

Mesure n°26 : Lancer une étude sur l’opportunité et les conditions de mise en place d’une indemnité pour les déplacements domicile – travail effectués en vélo (y compris en vélo à assistance électrique).

Note à l’attention du ministère : « à vélo » et non « en vélo ».

Tout ceci est plein de bonne volonté, mais n’invente rien. On cherche ici à tordre l’actuel sans inventer le futur. Au lieu de transformer ce trajet fort polluant, pourquoi ne pas tout simplement le supprimer !? Je ne prône pas la suppression du travail, mais propose de promouvoir le travail à domicile.

Les effets du travail à domicile sont pourtant multiples :

  • Suppression de la pollution du trajet sur son lieu de travail,
  • Allègement de la fréquentation des transports en commun
  • Suppression du stress et des accidents et donc des dépenses de santé adhérentes
  • Diminution des surfaces occupées par les entreprises et donc augmentation des surfaces habitables.
  • Diminution des dépenses énergétiques : on ne chauffe/climatise plus deux lieux (travail et domicile) mais un seul

Que ce soit du service comme les nourrices, des projets comme les artistes, du travail à la pièce comme les couturiers, tous les types de métiers peuvent s’adapter. Non pas tous les métiers bien sûr, mais beaucoup. Le seul point d’achoppement reste les accords paritaires. Inventer une société ne passe pas par un seul ministère, mais par un collège de ministère. Et c’est en motivant une telle concertation que ce ministère du développement durable devrait solliciter celui du travail et du dialogue social.

Si j’étais ministre du développement durable, je promouvrais le travail à domicile !

1 réflexion sur « Si j’étais ministre du développement durable »

  1. Je suis parfaitement en phase avec cette idée, qui nécessite que les entreprises arrivent à se réinventer, que bien des idées changent dans notre société, que les commanditaires soient capables d’apprécier des résultats et juger le travail sur ces résultats, plus que sur un temps de présence !!

    Et tout ceci peut se mettre en place sans pour autant imaginer que l’entreprise y perdrait son humanité. Au contraire elle pourrait même y gagner dans bien des circonstances.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.